top of page

SPRING SUNSET

Alors que les révolutions arabes battent leur plein en 2011, Sarah Trouche est invitée à présenter une action à Casablanca. Le contexte explosif nord africain la pousse à questionner les changements générés par de tels soulèvements populaires. Des changements politiques, sociaux, économiques et religieux. Elle interroge plus particulièrement la place de l’Islam dans les sociétés arabes, ainsi que son rôle au sein des institutions. Si la révolution a très peu touché la société marocaine, des modifications et des améliorations allant vers une démocratisation du pays ont été décidée par le roi. D’autres pays comme la Tunisie ou l’Egypte sont parvenus à faire tomber leurs dictateurs et ont fait le choix d’un retour à l’ordre religieux. On observe en effet la prise du pouvoir par les Frères Musulmans en Egypte et la montée d’Ennahda en Tunisie. L’artiste pose alors la question de la place et du rôle des acteurs religieux au sein de sociétés nouvellement libérées. Elle réalise une première action à Casablanca, où elle apparaît vêtue de noir, son visage est recouvert d’un long tissu bleu. Ce dernier est soutenu par une longue tige de bois partant de sa tête jusqu’au sol. 

L’artiste tout en maintenant la tige de bois, tourne sur elle-même, propulsant le tissu du haut vers le bas. La longueur de l’étrange prothèse induit un déséquilibre, si la danse peut s’installer de manière durable, la chute est également probable. L’artiste signifie ainsi que les sociétés nouvelles avancent à l’aveugle sur un fil instable. 

Une notion qu’elle développe avec une seconde action (Fondation Brownstone Paris) où elle se tient nue sur deux arcs de cercle métallique. Son corps est entièrement recouvert de peinture noire. Tandis qu’une autre femme fouette vigoureusement les arcs tremblants, l’artiste tente de se maintenir. Elle résiste à la pression et à la chute. La figure au fouet est une métaphore de la charia qui tente par tous les moyens de déstabiliser des sociétés à peine écloses.

Julie Crenn
Conservateur open studio, Mehdi Brit
Fondation Brownstone Paris

Action for Casablanca

Casablanca, 2011

bottom of page