Tout les oppose, leur nature autant que la manière dont elles prennent place dans le champ artistique. L'une s'incarne dans les matériaux, l'autre non ; l'une est pérenne et l'autre non ; l'une est ancienne, issue d'une histoire académique, tandis que l'autre est une forme d'art récente et expérimentale. Sculpture et performance sont rarement pensées ensemble, pour ces raisons-là, apparemment évidentes. Pourtant à y regarder de plus près, on déniche dans nombre de performances la présence d'objets nécessaires à leur réalisation ou résultant de cette réalisation, des accessoires, des vêtements, du mobilier et bien d'autres choses encore qui sont loin d'être anodines.
Dans ces conditions, il ne s'agit pas d'un art jeune qui retombe dans l'escarcelle d'un art vieux pour légitimation, mais de la possibilité de considérer l'art comme un lieu ouvert où différents types de production interagissent, sans hiérarchie a priori, soit d'élargir encore le champ dans lequel la sculpture est envisagée.
Les dernières oeuvres de Sarah Trouche attirent l'attention précisément sur ce rapport peu exploré entre sculpture et performance, à cet endroit où elles se rencontrent de manière non conventionnelle, lorsque que la sculpture commence à faire partie de la performance. Chez elle, la sculpture devient une complice de la performance.
Vanessa Morisset